Missions et actions
L’objectif majeur de l’Association est d’informer le corps médical et les populations à risques sur l’importance du diagnostic précoce et la facilité de la prévention des accidents hémolytiques. Il s’agit d’un problème de sécurité thérapeutique pour éviter la prescription de médicaments dangereux dès qu’un déficit est dépisté dans une famille mais aussi d’un problème de responsabilité médicale au cas où il y aurait une réaction du type anémie aigue suite à l’administration d’une substance interdite à un déficitaire non diagnostiqué.
Les missions telles que décrites dans les statuts de l’Association:
L’Association Vigifavisme s’efforcera de contribuer par tous les moyens possibles :
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Au dépistage systématique ciblé du déficit en G6PD à la naissance, chez tous les nouveaux- nés issus des populations à risques, puis chez tous les membres de la famille, en cas de dépistage positif.
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A la prévention des accidents hémolytiques grâce au suivi des familles dépistées, consistant essentiellement à les informer sur la dangerosité de certains aliments dont les fèves et l’interdiction de tout traitement par un nombre important de médicaments oxydants dont la liste leur sera remise et commentée.
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A la diffusion d’un document expliquant le déficit et donnant la liste des produits dangereux tels que définis par l’ANSM (Agence nationale du médicament et des produits de santé) et l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).
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A faire connaître l’importance de ce déficit, de son dépistage et de son suivi auprès des décideurs politiques et du grand public.
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A développer l’enseignement de ce déficit dans la formation initiale et dans la formation continue des médecins et des professionnels de santé en général.
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A obtenir que la mention du caractère dangereux d’un médicament, en cas de déficit en G6PD, figure dans les notices des boites des produits et dans les notices des dictionnaires médicaux thérapeutiques, comme le dictionnaire Vidal.
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A obtenir que la mention du caractère contre-indiqué d’un aliment en cas de déficit en G6PD soit portée sur l’étiquette et le conditionnement du produit.
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A obtenir de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) la liste officielle actualisée des médicaments et autres produits de santé contre-indiqués ou à prendre avec précaution en cas de déficit en G6PD.
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A obtenir de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) la liste officielle des aliments dangereux en cas de déficit en G6PD ainsi que l’information des consommateurs, des professionnels de la restauration et de l’industrie agro-alimentaire.
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A développer les relations avec les associations regroupant les médecins les plus concernés et en particulier les biologistes moléculaires, les pharmacologues, les gynécologues- accoucheurs, les pédiatres, les néonatalogistes, les spécialistes de la PMI, les hématologistes, les réanimateurs, les anesthésistes et les médecins internistes.
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A obtenir des responsables de l’Assurance Maladie Obligatoire le dépistage systématique du déficit à la naissance dans les populations à risques. Ce « ciblage » est tout à fait possible, puisque déjà effectué pour le dépistage systématique de le drépanocytose dont la population à risque est similaire.
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A contribuer à organiser le suivi des familles dépistées avec les médecins de PMI, les médecins traitant et les pédiatres hospitaliers et de ville.
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A contribuer à mettre en place un registre français des accidents thérapeutiques survenus aux déficitaires, en particulier des accidents hémolytiques.
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A développer la recherche épidémiologique sur la fréquence du déficit en France (incidence et prévalence). Il n’existe seulement que les estimations (OMS 1985) sur la fréquence en Europe du Nord et les estimations de Vigifavisme (2007). Aucune étude n’a été faite région par région ou dans la France entière.
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A permettre, par la recherche clinique, une meilleure connaissance des formes graves que sont les anémies hémolytiques chroniques et les complications neurosensorielles des ictères néo-natals tardifs (kernicterus).
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Au développement de la recherche scientifique sur les aspects pharmacologiques, biochimiques et génétiques de ce déficit et leur impact pratique en clinique en France, mais aussi dans des pays de l’Union Européenne.
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A développer les actions en réseau avec les associations de personnes atteintes de ce même déficit dans les pays étrangers et en particulier celles du bassin Méditerranéen et de l’Union Européenne.
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A organiser des Journées d’ Information sur la fréquence du déficit, son nécessaire dépistage et sa prévention simple.
Les Actions de l’Association
Ces actions ont eu pour cible les objectifs contenus dans les missions figurant dans les statuts de l’association:
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En 2017 le Protocole National de Diagnostic et de Soins est en ligne (PNDS) a été élaboré par la filière MCGRE avec la participation de l’association. Il s'agit d'un document très important pour la prise en charge des personnes atteintes de déficit en G6PD.
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Action auprès de la Direction Générale de Santé (D.G.S.) du Ministère de la Santé de la Jeunesse et des Sports, pour la sensibiliser au danger de ne pas informer les professionnels de santé et le grand public sur les complications évitables et connues de certains aliments et de certains médicaments. Nous avons été entendus par le Directeur Général de la Santé qui a saisi officiellement les 2 Agences de Sécurité Sanitaire de devoir réunir des groupes de travail pour définir officiellement les médicaments et aliments dangereux, en cas de déficit en G6PD.
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L’ANSM a réuni avec notre association un groupe d’experts pour définir une méthodologie afin de déterminer les médicaments contre-indiqués ou à prendre avec précaution et les faire connaître officiellement. Le travail s’est terminé en mars 2007 puis à été présenté à la commission d’Autorisation de Mise sur le Marché des Médicaments (AMM), puis aux industriels concernés afin de modifier les notices de très nombreuses spécialités pharmaceutiques pour y mentionner le danger en cas de déficit en G6PD et les inscrire dans le dictionnaire Vidal, utilisé par les médecins. Cet avis de l’ANSM a été publié le 25 février 2008 sur leur site Internet. Il a été mis à jour en juin 2014.
Il est désormais LA référence officielle.
D’autres listes de médicaments dangereux que vous aviez pu trouver sur des sites internet ou remis par des médecins ne sont plus d’actualité.
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L’ANSES, a réuni un groupe de travail de septembre 2005 à novembre 2006. Celui-ci a terminé son étude et l’avis de l’Agence, est disponible sur le site de l’ ANSES. Il contient la liste des aliments contre-indiqués ou à prendre avec précaution en cas de déficit en G6PD (« avis du 25 Août et du 13 novembre 2006 relatif à la demande de recommandations concernant l’alimentation des personnes atteintes de déficit en G6PD »).
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Une « Carte de soins et d’information et d’urgence pour les Déficitaires en G6PD » a été établie fin février 2008 par la Direction Générale de la Santé, avec la participation de notre Association. C’est un véritable « Passeport » officiel pour les patients. Il comporte la photographie et les coordonnées du déficitaire, les noms et adresses de son entourage,de son ou ses médecins ainsi qu’un résumé sur le déficit en G6PD. Il comporte également une liste des produits dangereux tels que définis par les Agences de Sécurité Sanitaire. Soumise au secret médical, cette carte devra être signée par le médecin traitant et remise par lui au déficitaire qui devra la montrer à tout professionnel de santé devant prendre en charge le patient pour un problème médical quel qu’il soit.
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La connaissance du nombre de patients atteints du déficit en G6PD en France métropolitaine et dans les DOM-TOM progresse grâce, d’une part aux estimations faites par Vigifavisme (450.000 patients environ) et d’autre part aux dépistages systématiques faits à la naissance dans certaines maternités de la région Ile de France (en particulier en Seine Saint Denis) ainsi que ceux effectués dans des maternités publiques de Marseille en Région PACA. Il ne s’agit pas d’une maladie « rare » (moins de 0,5 pour 1000) mais d’une maladie fréquente (0,5 %) touchant majoritairement les Français des Dom-Tom ou issus de l’immigration des pays du Sud.
La connaissance du nombre d’anémies hémolytiques survenues au cours d’une année chez des sujets déficitaires en G6PD commence à se préciser grâce à la nouvelle nomenclature des malades hospitalisés qui se met en place, en France, sous l’impulsion de la Direction des Hôpitaux du Ministère de la Santé, sous le nom de P.M.S.I. ou Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information.
Ainsi en 2004, il y a eu 2.322 journées d’hospitalisation pour accidents dus au déficit en G6PD (répertoriés dans 613 sur 2.933 établissements hospitaliers français. Il s’agit donc d’ une sous-estimation).
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En faveur du dépistage néonatal systématique ciblé et la possible prévention des accidents hémolytiques plaidaient déjà jusqu’en 2008 des nombreux arguments de santé publique, juridiques, éthiques, internationaux (une vingtaine de pays font le dépistage systématique du déficit en G6PD) et organisationnels.
Au premier trimestre 2009 s’ajoute un argument économique majeur :
Grâce à l’analyse économique faite bénévolement par l’équipe d’économistes de la santé CEMKA/EVAL dirigée par Francis Fagnani, nous avons pu comparer le coût du dépistage systématique néonatal et de son suivi immédiat avec le coût du traitement en hospitalisation des accidents dûs à des déficits en une année en France. Le coût annuel du dépistage est deux fois et demie moins élevé que le coût du traitement des complications potentiellement évitables. Cette étude, permise par le chiffrage récent du nombre d’accidents recensés en France depuis 2004 grâce au système du PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d’information) et sa valorisation grâce au système des GHM (Groupement Homogène des Malades), suggère qu’il s’agit d’une action de dépistage hautement rentable pour la collectivité qui finance.